jeudi, juillet 28, 2016

DECHETTERIES : CARTE GRISE CONTRE UN MACARON





Il faudra un macaron pour accéder aux déchetteries de la CAGV

Environnement




Jean-Pierre Maurin, refuse de produire autre chose qu'une attestation de domiciliation fournie par sa commune de Pujols./Photo DDM, J.Sch.


L'agglo du Grand Villeneuvois a adopté un nouveau système de contrôle d'accès à ses déchetteries. Il faudra déposer un formulaire, un justificatif de domicile et sa carte grise.
La mesure a été adoptée avant les vacances et ne sera effective qu'à l'automne. Aucune date précise n'étant avancée pour l'heure, même si le 1er octobre a été évoqué.
La communauté d'agglomération du Grand Villeneuvois est en train de changer le système d'accès à ses déchetteries du Rooy (Villeneuve), Campagnac (Lédat), Nombel (Sainte-Livrade-sur-Lot) et Laroque-Timbaut.
Depuis le début de la semaine, les employés distribuent aux personnes qui viennent apporter leurs déchets un formulaire à remplir et à retourner, pour obtenir un «macaron» autocollant à coller sur son pare-brise : «Le but de ce nouveau règlement est de contrôler que les gens qui apportent des déchets sont bien des résidants de l'agglomération», explique Christian Laporte, directeur des services techniques de la CAGV. En ligne de mire, les habitants des communes riveraines de la CAGV comme Le Temple-sur-Lot ou Penne et Saint-Sylvestre : «On sait que de Templais viennent déposer leurs déchets à Nombel, à Sainte-Livrade car la déchetterie est ouverte plus souvent que celle de Monclar dont ils dépendent. On a essayé d'établir une convention avec la communauté de communes de Lot et Tolzac mais on a essuyé une fin de non-recevoir». Selon nos informations, la CAVG aurait demandé une contribution annuelle de 10 000 € environ à la communauté de communes en question pour avoir le droit d'utiliser ses déchetteries. Un chiffre qui se base sur un coût moyen par habitant de 20 €. Et qui a été refusé donc.
D'où la mise en place de contrôle a priori : «Plusieurs systèmes ont été envisagés. L'autocollant apposé sur le pare-brise permet aux agents de la déchetterie de contrôler facilement d'un simple coup d'œil que le véhicule a bien le droit d'être là».
Un macaron qui s'obtient en remplissant un formulaire donc mais aussi en joignant copies d'une pièce d'identité et de la carte grise du véhicule principal. «Mais si vous avez trois véhicules, il vous faudra trois macarons», reconnaître Christian Laporte. Pour certains habitants, un abus manifeste qui commence, déjà, à faire grincer des dents (lire ci-contre).

«pas question de donner copie de ma carte grise»

Ils sont plusieurs depuis le début de la semaine à avoir «grogné» ouvertement contre le nouveau système mis progressivement en place dans les déchetteries. Alain, lui, refuse de donner les cartes grises de ses différents véhicules : «Si on me refuse l'accès, je bennerai devant la déchetterie. J'attends qu'on me verbalise». Jean-Pierre Maurin, Pujolais, colistier en 2014 sur la liste d'opposition DVD de Claudie Cerda-Rivière, est sur une ligne plus juridique : «L'agglo n'a pas le droit de collecter ces données privées. Surtout, elle n'est pas protégée contre le piratage dont on sait qu'il peut s'attaquer aux collectivités. Que se passera-t-il si le serveur de la CAGV est attaqué par des pirates qui mettent la main sur des centaines de cartes grises ?». Pour Jean-Pierre Maurin, s'il est légitime de réserver l'accès aux habitants du Grand Villeneuvois, ce droit est attaché «au foyer fiscal, pas aux véhicules». «J'ai le droit d'utiliser les déchetteries de la CAGV car je réside à Pujols, commune de la CAGV, et que je paye mes impôts ici, que je m'acquitte de la taxe d'enlèvement des ordures ménagères. Je rendrai donc le formulaire avec une attestation de domiciliation remplie par ma commune, et c'est tout. Pas question de donner copie de ma carte grise».

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