samedi, juillet 09, 2016

ABATTOIR 47

Cassagne fustige l'association L214

Abattoir de Villeneuve-sur-Lot : Serge Bousquet-



'Quand on tue un cochon, il gueule. Mais il gueulait déjà à la ferme…", dis Serge Bousquet-Cassagne
'Quand on tue un cochon, il gueule. Mais il gueulait déjà à la ferme…", dis Serge Bousquet-Cassagne © 
ARCHIVES J. P.

Le président de l'entreprise, Serge Bousquet-Cassagne, défend le travail des salariés de l’Abattoir 47, à Villeneuve-sur-Lot, et assure que "les animaux sont bien traités en fin de vie"

L
'Abattoir 47 a été évalué sur la sensible question de la protection animale. Les services de l'État ont rendu un avis de non-conformité mineure. Un avis commentée par le président de l'entreprise, Serge Bousquet-Cassagne, qui estime, par ailleurs, que l'action de l'association militante L214 qui, depuis plusieurs mois, dénonce les "actes de maltraitance" dans certains abattoirs, est "inutile".



« Par nature, à l'abattoir, on meurt. Encore faut-il y mourir dignement. »© PHOTO ARCHIVES « SO »
« Sud Ouest ». Pensez-vous que l'on peut concilier bien-être animal et abattoirs ?
Serge Bousquet-Cassagne. C'est une question existentielle. Est-ce que le bien-être animal est sensiblement de mourir ? Je ne sais pas. Mais par nature, à l'abattoir, on meurt. Encore faut-il y mourir dignement. À Villeneuve-sur-Lot, les animaux sont bien traités en fin de vie. Quand je blesse un animal à la chasse, je m'empresse d'abréger sa souffrance… Nos salariés font pareil. Ils font un travail difficile et remarquable, car il faut bien que quelqu'un s'y colle.
"Dans cette nouvelle société, j'ai l'impression que l'on se préoccupe plus des animaux que des humains"
Pour vous, l'action de l'association L214 est donc inutile ?
Pour moi, oui. Car à la marge, elle réveille les consciences de gens qui sont dans le monde des Bisounours, qui découvrent qu'il faut tuer un animal pour manger sa viande. Ils vivent dans un monde où la mort, y compris celle des êtres humains, est occultée. Aujourd'hui, on laisse les morts au funérarium, on ne les veille plus à la maison… En même temps, elle convainc beaucoup de gens de ne plus manger de viande et c'est son but majeur. Après, un animal, même étourdi, même abattu dans d'excellentes conditions, bouge parfois encore à cause des nerfs… Je voudrais qu'on se pose plus de questions. Dans cette nouvelle société, j'ai l'impression que l'on se préoccupe plus des animaux que des humains.
Il reste tout de même des points à améliorer à l'Abattoir 47…
Nous avons, à Villeneuve-sur-Lot, trois vétérinaires des services en permanence à nos côtés. Il n'y a rien à faire ici. Après, si on se doit de respecter toutes les règles éditées par l'administration, on tuera un animal toutes les deux heures et on mettra la clef sous la porte. Il faut trouver le juste milieu. Quand on tue un cochon, il gueule. Mais il gueulait déjà à la ferme… Après, des investissements permettront de nous améliorer. J'aimerais pouvoir arroser les bêtes qui patientent l'été à la bouverie pour les apaiser. On me dit que ça rend le sol glissant et que certaines pourraient se péter une patte. C'est compliqué. Alors j'écoute, j'écoute aussi mon bon sens paysan, je regarde le tolérable, l'acceptable et les contraintes économiques. Je choisis le juste milieu et comme ça, je ne m'en sors pas trop mal avec ma conscience.

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